Le blog de ludovic angely

Après avoir (presque) tout gagné avec Porto, l'Inter Milan et Chelsea, le bouillant entraîneur portugais José Mourinho, alias "the special one", débarque au Real Madrid bardé de titres, dont deux Ligues des champions, pour redonner au club son rang de grand d'Europe.

"Dans ma carrière j'essaie toujours d'accepter des défis difficiles", assurait "Mou", 47 ans, après la victoire à Madrid de l'Inter Milan contre le Bayern Munich en Ligue des champions. Son départ pour le Real était déjà un secret de Polichinelle.

Le "défi difficile" est servi: remettre d'aplomb sur la scène européenne le club le plus capé du vieux continent (9 C1) mais qui a subi cette saison un humiliant sixième revers consécutif dès les 8e de finale en C1.

La mission est dans les cordes du technicien portugais, qui vient d'offrir à l'Inter sa première C1 depuis 1965. Sans oublier qu'il a aussi mené le FC Porto, bonne équipe européenne mais un cran en-dessous des Manchester United, AC Milan ou autres FC Barcelone, à la victoire en Ligue des champions en 2004.

Le Real peut espérer avoir aussi fait bonne pioche pour la reconquête de la Liga: le redoutable tacticien portugais est l'un des rares à avoir trouvé la recette pour vaincre l'impressionnant Barça de Guardiola, double champion en titre, qu'il a éliminé en demi-finale de la C1.

Or, le Real n'arrive plus à battre en Liga son ennemi héréditaire catalan depuis deux saisons! Intolérable pour le président Florentino Perez et les "socios". Et puis les supporteurs catalans détestent "Mou". Sa cavalcade, poing levé au Camp Nou, après le triomphe d'un Inter ultra défensif n'a rien arrangé. Parfait, vu de Madrid.

Reste à savoir si la sauce prendra avec un public madrilène amateur de football champagne. Pas vraiment la spécialité du rigoureux Portugais, qui a annoncé la couleur cette semaine en disant vouloir recruter "trois ou quatre joueurs défensifs, mais qui améliorent notre attaque".

Mourinho, né à Setubal le 26 janvier 1963, est presque arrivé de nulle part dans la cour des grands entraîneurs.

Cet ancien professeur, qui n'a jamais été joueur professionnel, a débuté sa carrière dans le monde du foot comme traducteur pour l'Anglais Bobby Robson au Sporting Portugal (1992-94). Il a suivi Robson, comme adjoint, au FC Porto (1994-1996) puis au Barça (1996-97) où il est resté à l'arrivée du Néerlandais Louis Van Gaal (1997-2000).

Mourinho a le virus de la tactique et du "coaching". Sous Van Gaal, il voit ses compétences élargies. "Je ne fais pas cela souvent mais je l'ai laissé diriger certains matches à l'époque parce que j'étais convaincu qu'il avait des qualités particulières, a récemment reconnu l'entraîneur néerlandais. C'était déjà un excellent entraîneur et maintenant c'est l'un des meilleurs du monde."

Mourinho est reconnaissant envers Van Gaal. Mais, souvent décrié pour son arrogance, il rappelle avoir gagné ses galons "avec du travail et de la sueur".

Après ces années dans l'ombre, il dirige le Benfica Lisbonne pour neuf matches seulement en 2000. Il prend la direction de l'Uniao Leiria, en 2001-2002. Le FC Porto le repère et l'embauche pour la saison suivante.

Débutent les années de gloire (Champion du Portugal en 2003, 2004, vainqueur de la C1 en 2004) et l'ascension fulgurante (Champion d'Angleterre avec Chelsea en 2005, 2006, puis d'Italie avec l'Inter en 2009 et 2010, année d'un triplé historique pour le club).

Mourinho le séducteur --cheveux poivre et sel, démarche décontractée--, est l'entraîneur le mieux payé du monde. Il rêve de devenir avec le Real le premier à gagner trois Ligues des champions avec trois clubs différents.

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